Institut pour l'Etude et la Conservation du Baobab

L’association INECOBA s’intéresse à développer et à promouvoir tous projets qui visent à étudier, protéger et sauvegarder les baobabs qui comptent déjà 6 espèces menacées inscrites sur la liste rouge l’IUCN parmi les 8 représentées dans le monde.

Toutes les actualités

Salon du jardinage à la Courneuve ce week-end

L’AD93, association départementale du jardinage et du fleurissement de la Seine – Saint – Denis, en lien avec La Courneuve Fleurie, et la ville, organise le 30è salon du jardinage. Les amateurs de jardinage, de fleurs, de potagers, de légumes frais et de produits du terroir y trouveront leur bonheur.

Maraîchers, horticulteurs, pépiniéristes, attendent les visiteurs.  Les associations de jardinage et de fleurissement feront partager leur passion du jardinage et présenteront leurs activités au public.

L'association INECOBA, adhérente de l'AD93, sera présente pendant les 4 jours et répondra à toutes vos questions autour du baobab !!

Le patrimoine horticole se fondra dans le décor avec une exposition de photos et d’outils anciens illustrant les traditions de cultures maraîchères de La Courneuve et des murs à pèches de Montreuil.

Les lycées horticoles de Vaujours et de Montreuil présenteront les formations initiales pour les jeunes et les formations continues pour adultes.

Les agents du service des espaces verts de Plaine Commune initieront les plus jeunes aux joies du rempotage.

Pendant ce week-end, la Courneuve accueillera des représentants de sa ville sœur de Vitulazzio, en Italie. Ceux-ci seront présents sur le salon pour faire déguster aux Courneuviens leurs spécialités régionales.


Un petit train sillonnera les rues de la ville pour emmener les Courneuviens au salon.

Salon du jardinage

10 bis rue Edgar Quinet,
Du 22 au 25 septembre 2011,
De 10h à 19h,
Entrée libre

Le Baobab de 100 ans d'Aulnay-sous-Bois (serres municipales)

En mars 2010, un baobab de plus de 100 ans a fait son entrée aux serres municipales d'Aulnay-sous-Bois. Après un petit temps d'acclimatation, il a été planté dans la serre tropicale, espace qui a été récemment réaménagé, en compagnie de papayers, bananiers. En quelques mois, le baobab a développé de nouvelles branches qui atteignent déjà le haut de la serre....soit plus de 1,5 m de pousse ! Son acclimatation dans ce nouvel environnement lui a été plus que profitable !

Les nouvelles branches se sont lignifiées en quelques mois et les feuilles digitées atteignent 25 cm et sont similaires à celles observées sur les baobabs présents au Sénégal dans leur milieu naturel. Nous avons donc procéder cet après-midi à une taille pour supprimer les branches disgracieuses qui cachaient en partie le tronc. Rien n'a été jeté car les branches se bouturent bien !

Nous attendons avec impatience l'année prochaine...dans l'espoir de le voir fleurir ce qui serait une première en France !

Le baobab de la Ferme aux Crocodiles de Pierrelatte

La Ferme aux Crocodiles de Pierrelatte possède l'un des plus gros exemples de baobab (Adansonia digitata) présent en France métropolitaine en serre tropicale. Son âge est estimé autour de 45 ans environ. Il été offert par un chef de terre du nord-ouest du Burkina Faso en novembre 1995. Après 2 mois de voyage en container maritime, il a été planté en février 1996. Une exposition photographique sur les baobabs du W au Burkina Faso y a même été consacrée.

Baobab (A. digitata) planté en février 1996 à la Ferme aux Crocodiles de Pierrelatte autour d'une exposition sur les baobabs du W au Burkina Faso. © Samuel MARTIN

Ce baobab a été déménagé il y a quelques mois; il a été transplanté dans la serre tropicale. Pour l'instant ses feuilles ne se sont pas encore développées mais il devrait repartir d'ici quelques mois. Un panneau présentant le baobab sera installé d'ici quelques mois au pied de celui-ci en partenariat avec notre association. De même plusieurs projets seront lancés l'année prochaine...restez donc à l'écoute !

Nous vous invitons aussi à découvrir les photos de la Ferme aux Crocodiles et son ambiance tropicale ici : cliquer ici

Les baobabs se meurent...

Les baobabs se meurent…

Naguère, on se ressourçait à nos pieds
Aujourd’hui on arrache nos feuilles
Demain nous ne serons plus…

Il n’y a pas si longtemps
J’étais le grand baobab du village,
Un repère dans le paysage de la brousse…
Nombreux venaient s’asseoir à mes pieds
À l’ombre de mes branches feuillues,
Ils prenaient le temps de s’arrêter
De parler et d’échanger…
Je les écoutais, attentif à leur quotidien
Parfois je leur soufflais quelques bribes
De la mémoire du temps…
Ils repartaient, plus sereins, reposés
Plus légers plus heureux
Remplis de la douceur d’avoir rétabli le contact
Avec la terre et sa création…

Naguère, on se ressourçait à nos pieds
Aujourd’hui on arrache nos feuilles
Demain nous ne serons plus…

Maintenant, on ne s’adosse plus à mon tronc,
Dès la sortie de mes premières feuilles
On me grimpe dessus afin de mieux les arracher
Même s’il faut pour cela couper mes jeunes rameaux…
À ces nombreuses déchirures
S’ajoute celle de n’être plus écouté, entendu et compris…
Sans feuilles je ne peux plus m’abreuver
De la puissante énergie de notre frère Soleil

Je ne fais plus d’ombre,
La terre et mon écorce surchauffent
Mes amis les oiseaux ne me visitent plus.
Je ne porte plus de fleurs ni de graines
Le processus de reproduction est interrompu,
Le futur de mon espèce est bien incertain…
Ces feuilles que je laissais aller généreusement
Au fil des saisons, sont devenues monnaie d’échange…
Aucune ne m’est laissée, elles sont trop prisées
Par les commerçants et les gens des villes
Qui se régalent des saveurs que j’ajoute à leurs plats…

Naguère, on se ressourçait à nos pieds
Aujourd’hui on arrache nos feuilles
Demain nous ne serons plus…

Étranges humains qui, par cupidité ou ignorance
Épuisent la ressource qui les nourrit
Sans respecter sa croissance et ses rythmes,


Étranges humains qui, même dans la brousse sahélienne
Ont rompu leurs liens profonds avec la terre et les plantes...
Étranges humains qui ne prennent plus le temps
De s’arrêter, d’écouter et sentir, de se ressourcer…


Mon esprit est devenu plus léger
Mon corps desséché le retient de moins en moins,
J’ai pu ainsi visiter le sahel et mes frères baobabs…
Je ne suis pas le seul à périr lentement,
De plus anciens que moi et même des jeunes
Sont dans la souffrance, sans feuilles et sans fruits,
Ils ont eux aussi perdu de grosses branches…

Naguère, on se ressourçait à nos pieds
Aujourd’hui on arrache nos feuilles
Demain nous ne serons plus…


Triste destin des baobabs,
Asphyxie de géants africains,
Signe d’un temps, fin d’un cycle,
Maladie de la brousse, de la planète et des ses habitants,
Des racines se sont coupées, l’irréversible semble s’installer…


J’étais le grand baobab du village,
Un repère dans le paysage du sahel,
Je ne suis plus qu’un amoncellement informe de bois,
Mes fibres vont retourner à la terre
Qui m’a si généreusement supporté
Durant ma longue existence…
Je suis triste, car ce ne sont pas les années
Mais les humains qui ont eu raison de moi…
Ceux que j’ai longtemps aimés, écoutés et protégés
M’ont arraché à la vie, feuille par feuille…


Naguère, on se ressourçait à nos pieds
Aujourd’hui on arrache encore nos feuilles
Demain est arrivé car je ne suis plus,
Demain est arrivé car beaucoup avec moi ne sont plus…

J’étais le grand baobab du village,
Un repère dans le paysage du sahel
Un lieu de ressourcement et de paix…

Tiawa, Niger, le jour de Pâques 2010, François Clavel Gay.
Sur les photos, le même baobab en 2007 et en 2010 (photos de François Clavel Gay)

La danse des Baobabs

Dans la brousse sahélienne
Sur un plateau dominant la rivière Sirba
Aux limites du hameau de Mandaw
Deux Baobabs enlacés dansent pour l’éternité…

Deux graines emportées par le vent
Tombent sur un sol fertile,
Loin des oiseaux et des animaux.
Au gré des saisons sèches et pluvieuses,
Deux jeunes pousses vigoureuses
Ont amorcé leur croissance laborieuse;
Il y a de cela cent, cinq cents ou mille ans,
Nul ne peut le dire…

Dans la brousse sahélienne
Sur un plateau dominant la rivière Sirba
Aux limites du hameau de Mandaw
Deux Baobabs enlacés dansent pour l’éternité…

Alors que les troncs et les ramures
Prennent forme et s’élancent vers le ciel
Les racines et les feuilles
Doucement se croisent et s’entremêlent.
Le contact se fait d’abord furtif,
Le temps de s’apprivoiser
Le temps de s’habituer à ce proche voisin
Le temps de le connaître, de le supporter…

Dans la brousse sahélienne
Sur un plateau dominant la rivière Sirba
Aux limites du hameau de Mandaw
Deux Baobabs enlacés dansent pour l’éternité…

Au fil des ans et des saisons
Les troncs se rapprochent de plus en plus
Les écorces noueuses et massives
Commencent à se toucher,
Le contact devient plus intime,
Les branches s’entrelacent et s’épousent,
Les feuilles vibrent et chantent sous le vent,
Les mêmes rythmes, les mêmes harmonies…

Dans la brousse sahélienne
Sur un plateau dominant la rivière Sirba
Aux limites du hameau de Mandaw
Deux Baobabs enlacés dansent pour l’éternité…

Le temps cet inlassable complice,
Accentue la croissance des essences,
Lie et marie chaque jour un peu plus les deux géants,
Unissant dans une magnifique torsade la terre et le ciel.
Les formes se confondent, s’ajustent et s’accordent,
La musique de la brousse les enveloppe.
Ils sont prêts et amorcent enfin
La danse du sahel,
La danse de la terre et du ciel…
Leurs pas sont lents mais réels,
Unis à la terre et au ciel
Ils dansent pour l’éternité
Au milieu de leurs frères étonnés…

Dans la brousse sahélienne
Sur un plateau dominant la rivière Sirba
Aux limites du hameau de Mandaw,
J’ai vu et caressé
Deux Baobabs enlacés
Qui dansaient pour l’éternité…

Dans la brousse sahélienne
Sur un plateau dominant la rivière Sirba
Aux limites du hameau de Mandaw,
Deux géants m’ont entrainé dans leur danse,
Deux géants m’ont émerveillé
Par leur grandeur et leur douceur,
Deux géants m’ont parlé d’amour et d’éternité…

Dans la brousse sahélienne
Sur un plateau dominant la rivière Sirba
Aux limites du hameau de Mandaw
Deux Baobabs enlacés dansent pour l’éternité…

François Clavel Gay
Tiawa Niger octobre 2008

Conte : Le baobab et les abeilles

Le baobab et les abeilles

Au cœur du Liptako
Dans un méandre de la rivière Sirba
Tout près du village de Bossey Bangou
Un baobab était triste et las…

Le roi du sahel
Celui dont la silhouette domine les terres et les sables,
Assiste avec impuissance à sa lente agonie…
On ne vient plus s’asseoir à ses pieds,
Pour se reposer, se ressourcer…
Celui qui était le symbole de la force et de la sagesse,
Celui que l’on considérait comme la mémoire de la brousse
Où  certains sages puisaient leur inspiration;
Ce géant est devenu la victime de ceux qu’il protégeait et nourrissait…

Au cœur du Liptako
Dans un méandre de la rivière Sirba
Tout près du village de Bossey Bangou
Un baobab était triste et las…

Naguère les habitants de la brousse étaient peu nombreux,
Ils vivaient en harmonie avec leur milieu,
Les feuilles de baobab étaient connues pour leurs saveurs et leurs vertus,
Leur cueillette faisait partie des traditions et de leur vie,
Elle se faisait avec délicatesse et respect…
Aujourd’hui la cueillette est devenue exploitation,
On ne cueille plus, on arrache, feuilles et rameaux,
Blessant ainsi les branches et l’arbre,
Blessant le géant au bois fragile.
Sans feuilles il ne respire plus, ne s’abreuve plus de soleil,
Il perd l’essentiel de sa nourriture…
Plus de fleurs, plus de fruits, plus de jeunes plans
La fin de l’espèce semble inévitable…

Au cœur du Liptako
Dans un méandre de la rivière Sirba
Tout près du village de Bossey Bangou
Un baobab était triste et las…

La saison des pluies était terminée,
Les baobabs du Liptako avaient été dépouillés plusieurs fois de leurs feuilles.
Un de ceux-ci, bien enraciné près du village de Bossey Bangou,
Secoua ses branches et ses racines et lança ce message d’espoir :
« Oh Terre qui nous nourrit tous et nous supporte depuis la nuit des temps,
Nous avons besoin de ton aide sinon nous disparaîtrons…
Nous ne pouvons, pour l’instant changer les humains,
Ils sont perturbés et ne comprennent pas ce qu’ils font
L’appât du gain leur a fait perdre leurs valeurs profondes,
Ils ont rompu le contact avec la nature les plantes et les animaux…
Oh Terre viens nous aider, viens m’aider
C’est le cri que je lance,
Avant d’entrer dans ma dormance de la saison sèche… »

Au cœur du Liptako
Dans un méandre de la rivière Sirba
Tout près du village de Bossey Bangou
Un baobab était triste et las…

Alors que les jours s’allongeaient,
Le soleil réveillait peu à peu chaque plante, chaque espèce,
Notre grand baobab malgré son âge, ne put résister à cet appel printanier…
Il mit lentement fin à sa son sommeil hivernal,
Quelque chose lui disait déjà que cette année serait différente,
Il était convaincu que son appel avait été entendu…
Malgré lui ses feuilles commencèrent à s’épanouir,
Même s’il connaissait quel sort leur était réservé,
Cependant il avait espoir…

Au cœur du Liptako
Dans un méandre de la rivière Sirba
Tout près du village de Bossey Bangou
Un baobab était triste et las…

Par une belle journée de mai, alors qu’il admirait sa verdure,
Il vit arriver vers lui un essaim d’abeilles et sa reine,
Était-ce un signe ??
Elles firent plusieurs fois le tour de son tronc massif,
Puis la reine s’immobilisa et s’adressa au géant en ces termes :
« Oh Roi du sahel, nous te saluons bien humblement,
Nous sommes à la recherche d’un abri,
Nous avons remarqué juste au dessous de tes premières branches,
Une belle cavité qui conviendrait parfaitement à mes ouvrières et moi,
Oh géant de la brousse acceptes-tu de nous accueillir et de nous protéger ? »

Sensible à cette demande celui-ci répondit avec toute la noblesse et la sagesse de son espèce :
« Un roi ne peut refuser l’hospitalité à une reine et ses sujets,
Vous êtes les bienvenues et c’est avec plaisir que je vous accueille
À l’intérieur de ce vieux tronc qui me supporte…
Vous allez me tenir compagnie car souvent je me sens seul et délaissé… »

« Merci Grand Sage répondit la reine, tes paroles sont le reflet de ton rang…
En reconnaissance je vais instruire mes abeilles
Afin qu’elles effraient et chassent tous ceux qui viendront arracher tes feuilles nouvelles,
Tu pourras ainsi t’épanouir pleinement comme tu le faisais avant,
Mes ouvrières seront heureuses de butiner tes fleurs et tu porteras beaucoup de fruits… »
À ces mots un frisson de bonheur traversa les ramures de l’arbre,

Le Maître des lieux répondit alors
« Reine tu es envoyée par la Terre,
Je vous porterai en mon cœur tant que vous le voudrez,
Vous me redonnez jeunesse et espoir,
Allez, installez vous à votre guise vous êtes chez vous… »

Au cœur du Liptako
Dans un méandre de la rivière Sirba
Tout près du village de Bossey Bangou
Un baobab devint joyeux et plein d’espoir…

La colonie d’abeilles prit possession des lieux
Et très vite tout le monde remplit ses fonctions habituelles.
Après un bon nettoyage de la cavité,
Les ouvrières commencèrent la construction d’alvéoles,
Ponctuée de sorties incessantes à la recherche de fleurs et de pollen…
Leur hôte se réjouissait de cette activité et de leur compagnie…

Une journée il vit des enfants s’approcher de lui avec des sacs,
Alors qu’il craignait le pire, il remarqua des centaines d’abeilles
Se rassembler et se ruer sur les intrus…
Ceux-ci se sauvèrent sans persister, ce qui déclencha un grand rire du géant
Qui s’empressa de remercier la reine…
Il y eut bien d’autres assauts d’adultes mais tous échouèrent,
La peur des abeilles était trop grande…

Au cœur du Liptako
Dans un méandre de la rivière Sirba
Tout près du village de Bossey Bangou
Un baobab a retrouvé sa jeunesse et sa nature profonde…

Comme l’avait dit la reine,
Cette année là le baobab eut de magnifiques feuilles
Il n’en perdit aucune, les fleurs furent abondantes,
Ainsi que les fruits…
L’arbre retrouva sa jeunesse et ses fonctions ancestrales…

Depuis ce temps,
Au cœur du Liptako
Dans un méandre de la rivière Sirba
Tout près du village de Bossey Bangou
Un baobab est reconnu par les villageois
Comme le baobab aux abeilles,
Le seul qui porte des fruits…


Au cœur du Liptako
Dans un méandre de la rivière Sirba
Tout près du village de Bossey Bangou
Un baobab a retrouvé sa jeunesse
Sa nature profonde et ses fonctions …


Ces derniers faits sont réels, ils m’ont été rapportés par le chef du village de Bossey Bangou, il existe bien Un baobab qui porte des fruits et protège une colonie d’abeilles et on peut le voir sur les photos jointes…
L’histoire qui en découle appartient aux légendes du sahel, j’ai essayé d’en décrypter une, afin de la partager avec vous…

Jean de Lafontaine aurait terminé en disant que l’on a toujours besoin d’un plus petit que soit…
Aujourd’hui les mots solidarité, complémentarité ou interdépendance des règnes semblent plus appropriés…


Le baobab aux abeilles
Majestueux et haut
Domine ses frères
Dépouillés…

Seules ses premières
Branches sont touchées…

Les baobabs au début du texte
Sont ceux qui ne sont pas
Protégés…

Histoire glanée à l’occasion d’une plantation de baobabs au village de Bossey Bangou - Dimanche 8 août 2010 - François Clavel Gay